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Interview

Le retour du manhwa

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Pour débuter 2014 en mode virilité, optez pour notre dossier sur le manhwa musclé ! Oubliez la K-Pop, la Corée c’est aussi une pop-culture irriguée par une sève limite machiste, recrachée par des auteurs idolâtrant sabres et flingues comme des icônes phalliques. On ouvre le bal avec un focus sur ce renouveau “bim-dans-ta-gueule“ du manhwa, et pour tout savoir sur THE BREAKER, ARES, PING et MONK, on a rencontré les auteurs ; les interviews complètes et inédites sont à découvrir dans ce dossier !

Come-back musclé

Si le manhwa était porté disparu depuis la fin de l’ère Tokebi (2003-2008), il est revenu plus véner que jamais début 2011 via les éditions Booken Manga. Un catalogue centré sur les biceps, les arts martiaux et la guerre, qui vient secouer à coup de mae-geri un paysage manga / manhwa en vf où ce type de récits fait justement défaut. Explications d’Adrien Lorenzo, the boss chez Booken : « Ce n’est pas vraiment un hasard. Mes mangas préférés sont plutôt COQ DE COMBAT, TOUGH ou HELLSING, et aujourd’hui il y a peu de nouveautés basées sur un cadre historique guerrier, sur le combat au sabre ou les arts martiaux. Nous, on aime ça et on a eu la chance de rencontrer des artistes coréens talentueux qui adorent ces sujets » Lorenzo pratique lui-même un art martial (le shorinji kempo),s’intéresse au free fight et au muay-thai, ce qui oriente fatalement le catalogue : « je cherche vraiment des œuvres pointilleuses et détaillées. THE BREAKER, c’est un récit qui va au-delà du réel mais il y a aussi toute une partie d’apprentissage, qui explique par exemple les énergies, les points d’appui. C’est un peu de la baston de surhommes mais qui se veut un minimum réaliste ».

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Hero

Y’a du sang sur le bitume

Pas encore lu THE BREAKER ? Cette histoire d’un prof castagneur et obsédé du slip est pourtant bien plus qu’une copie de GTO, comme l’explique le scénariste Jeon Geuk-jin : « le lycée est juste un décor qui permet d’inscrire l’histoire dans le réel. L’idée est de dévoiler ensuite un autre monde, plus fantaisiste et centré sur les arts martiaux, dans lequel le héros bascule à la suite de son professeur. (…) Si j’ai choisi le thème du prof qui “nettoie“ un lycée, c’est pour mettre en avant une relation de maître à élève qui est encore très présente dans la réalité et la légende des arts martiaux. C’est un système de valeurs profondément oriental qui remonte au confucianisme mais qui disparaît aujourd’hui en Asie ».

Un angle salvateur pour cette comédie tant la relation maître / disciple a déserté les scénarios de shônen, laissant des enfants-héros grandir sans les adultes et niant ainsi un fondement de l’humanité : la transmission du savoir et de l’expérience des aînés aux plus jeunes. Plus premier degré, HERO de Hwan Kim se joue en mode street-life avec ses voyous bâtis comme des dieux qui échangent des high-kick titanesques. Outre ses bastons de rue spectaculaires (auxquelles les filles participent volontiers !), ce manhwa est intéressant car il défend un code d’honneur et l’obligation pour les gangs de protéger les civils de leurs excès de violence. Une certaine idée de la chevalerie, perpétuée ici par une race de mecs bruyants, carnivores et mal embouchés : l’alliance du yin et du yang de la virilité, tout simplement !

The Swordsman

The Swordman

L’art de la guerre

La chevalerie est d’ailleurs l’autre thématique déployée chez Booken. Incontournable : THE SWORDMAN, une biographie de Baek Dongsu, épéiste légendaire au Pays du matin calme. Sous une dramaturgie classique (l’ascension d’un outsider, disqualifié par son statut de bâtard du Roi) et un design fouillé à tendance féminine, ce chambara est une vraie mine d’info sur les arts martiaux coréens, Dongsu ayant rédigé un long traité incluant de multiples armes. D’où des combats trépidants, variés et d’une grande technicité. Indispensable pour qui s’intéresse aux arts martiaux. Chez Booken, on précise : « SWORDMAN nous a plu immédiatement. Le scénariste connaît parfaitement son sujet et pratique lui-même. (…) Et on devrait bientôt inclure des pages bonus à chaque tome, avec des notes, des interviews de pratiquants, etc. ».

De son côté, MURYONG adapte une légende médiévale fondatrice de la culture coréenne, comparable à la légende du Roi Arthur. A partir d’un fond historico-mythologique, Geum-chul Ryu tisse un divertissement peu académique, soit la marque de fabrique de cette tête brûlée.

Ares

Ares

ARES, l’anti-shônen

Geum-chul Ryu : retenez-bien ce nom car sa plume transpire une virilité qui ne doit rien à la muscu et au blanc d’œuf. Son œuvre phare, ARES, est une mise à mort des codes du sonyun, le manhwa pour ados mâles. On y suit de jeunes guerriers maigrelets pris dans une intrigue militaire pessimiste. Les anachronismes (un chara-design et des attitudes modernes) renforcent la sensation que l’auteur veut faire goûter à ses lecteurs la dureté de la guerre. C’est à Paris, en février dernier, que nous l’avons rencontré : « J’avoue que je n’avais aucune envie de suivre les codes du shônen, ce modèle de personnage faible ou lâche qui s’aguerrit au gré des expériences, le « level up » à la japonaise ». L’objectif avoué ? « dynamiter les codes ». Opération réussie pour cette série atypique et une belle leçon de caractère de la part de l’auteur, qui évoque ainsi son parcours : « J’ai perdu mon père très tôt, je vivais avec ma mère et ma grande sœur. En dernière année de lycée, j’ai décidé de devenir auteur de manhwa et ma mère m’a viré de la maison. Je devais lui prouver que je pouvais en vivre. J’ai travaillé comme assistant puis je suis parti faire mon service militaire. Deux ans plus tard je signais avec les éditions Sejong, parce qu’ils étaient les seuls à vraiment vouloir publier ARES. Les autres trouvaient le concept trop noir »

Monk

Monk

Terminons ce tour du nouvel horizon coréen avec une série de mâles sans complexes : MONK, où un jeune moine tibétain couillon est chargé de retrouver la réincarnation du Dalai Lama au cours d’un tournoi d’arts martiaux. Le récit, peuplé de filles pulpeuses et de combattant(e)s improbables, ne recule devant rien rayon humour grassouillet et outrageux pour ces dames (scène de pipi, transformation en vache, que de la poésie !). Sale, crétin et macho à en faire vomir l’asso’ Ni putes ni soumises, MONK s’égaye sans aucune limite et vaut d’autant plus le détour que le chara-design optimal est un vrai régal, vif, inventif, détaillé et diversifié, limite hanté par l’esprit d’un Toriyama qui aurait sévèrement abusé de l’alcool (Coréen, bien sûr) !!

Monk

Monk

A la rentrée, Booken ouvrira son catalogue au manga avec YUZUKO PEPPERMINT. Mais à quand une série sportive sur le karaté ou le muay-thai, contemporaine et technique, pour compléter un catalogue déjà violemment masculin ?!

Une première version de cet article a été publiée dans Coyote Mag n°42 (juillet 2012)

Merci à l’équipe de Booken Manga et aux auteurs qui ont accepté de répondre à nos questions !

www.bookenmanga.com

 

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Mass appeal madness eats your brain !!

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1 Comment

1 Comment

  1. diana

    15 juillet 2015 at 2 h 08 min

    Dans tous les cas, j’aime beaucoup l’idée de regrouper en un seul ouvrage le texte original et son adaptation et avec plus de 500 pages par volume, Isanmanga nous promet de nombreuses heures de lecture et de (re)découverte des aventures canoniques !

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