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Interview Shin’ichiro Watanabe – Réalisateur en résonance

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© Terror in Resonance Committee Photo © Laurent Koffel

Le réalisateur de COWBOY BEBOP est bel et bien revenu aux affaires après le délicat KIDS ON THE SLOPE et la première saison, surprenante, de SPACE DANDY. Toujours sous l’égide du studio MAPPA, fondé récemment par le légendaire fondateur de Madhouse, Masao Maruyama, il propose l’anime TERROR IN RESONANCE, décrivant une fin du monde violente, profondément ancrée dans le Japon urbain contemporain. Mieux, les héros de la série relèvent d’archétypes qui peuplent les animes situés en milieu scolaire, mais distillant un pessimisme complètement à l’opposé des personnages de KIDS ON THE SLOPE. Pour COYOTE MAG, Shin’ichiro Watanabe revient sur la genèse d’une série originale et ouverte sur le monde. 

Comment le projet Terror in Resonance s’est-il développé ?

D’un point de vue extérieur, on pourrait sans doute croire que je n’ai rien fait de 2007 à 2012, l’année où j’ai réalisé Kids on the slope. Mais en fait, pendant tout ce temps, j’avais envie de m’atteler à la création d’une nouvelle œuvre. J’ai donc élaboré plusieurs projets, mais finalement, peu ont vu le jour. Terror in Resonanceest l’un des projets de cette période.

Vous avez donc tout fait pour que ce projet se réalise ?

C’est ça. C’est à cette période que Fuji Television m’a proposé Kids on the slope. À cette occasion, je leur ai également parlé du projet Terror in Resonance. Yamamoto Kôji, producteur chez noitaminA, m’a proposé que l’on se concerte non seulement sur Kids on the slope, mais aussi sur un futur projet original. C’est ainsi que Terror in Resonancea finalement vu le jour.

Cette série reste pour l’instant encore très mystérieuse, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Hé bien… Ça se rapproche beaucoup des séries étrangères. En ce moment, il y a beaucoup de séries étrangères d’excellente qualité. Grâce à leur format, plus long que celui d’un film, elles peuvent se permettre de traiter des thèmes plus sérieux tout en incluant les nécessaires éléments de divertissement. J’avais envie, tout en faisant du divertissement populaire, d’attirer les gens qui apprécient les séries étrangères.

Quel genre de séries étrangères ?

Si je devais prendre un exemple, je comparerais Terror in Resonanceà 24 heures chrono. (Rires) Des actes de terrorisme sont perpétrés à Tôkyô, un inspecteur de police vétéran se retrouve chargé de l’enquête. (Rires) Quand j’en parle comme ça, ça ressemble un peu à une blague, mais je me suis efforcé de faire intervenir la résolution des énigmes du groupe terroriste Sphinx dans chaque épisode. Je pense que les gens qui apprécient Sherlock, par exemple, apprécieront aussi cette série.

L’annonce de la série fait état de « deux adolescents qui, sous le nom de Sphinx, entraînent le Japon tout entier dans leur jeu. » Au regard de votre filmographie, cette œuvre n’est-elle pas la plus provocante ?

En effet, c’est peut-être le cas.

Pourquoi ?

C’est un peu difficile à expliquer. Quand on crée une œuvre, particulièrement une œuvre originale, il ne s’agit pas d’assembler différents éléments en respectant un concept préétabli. Pour une œuvre originale, il faut tout inventer, jusqu’au cadre de l’action, et nos sentiments, notre état d’esprit du moment influencent forcément la création. C’est pourquoi, même si cette œuvre peut paraître provocante d’un point de vue extérieur, ce n’est pas quelque chose que j’ai créé après avoir eu une épiphanie idéologique, par exemple. Mais mes sentiments et mes impulsions du moment y sont bien présents.

Les réflexions que porte votre projet ont-elles changé depuis 2007 ?

Le fond n’a pas changé. Mais j’ai modifié certaines choses d’un ordre plus superficiel. Dans mon ébauche de 2007, j’ai l’impression que j’avais concentré toute mon attention sur les personnages. Aujourd’hui, ils sont toujours au cœur de l’œuvre, mais je pense avoir élargi les horizons pour y inclure davantage du monde qui nous entoure.

Pourquoi ces changements ?

Ils ne proviennent pas uniquement de moi, mais aussi des changements de la société japonaise elle-même. Quand il y a eu le grand tremblement de terre du Kantô, par exemple, beaucoup de gens se sont mis à parler à leurs voisins alors qu’ils ne leur avaient jamais adressé la parole avant, n’est-ce pas ? Moi aussi, il m’est arrivé d’avoir une conversation avec un employé de magasin avec qui je n’avais jamais discuté, d’échanger avec une dame inconnue, ou de me demander ce que pensaient des gens avec qui je n’aurais jamais parlé. Ce genre de rapport de solidarité entre les gens est l’un des éléments que j’ai ajoutés à mon projet de 2007 pour aboutir à celui de 2014.

Le character design est signé Nakazawa Kazuto et la musique Kanno Yôko. Ce sont deux personnes avec qui vous avez un lien très fort et qui participent également à ce projet.

Leur point commun, c’est que je n’ai jamais vraiment besoin de leur expliquer les choses. Quand je leur dis « je voudrais faire un truc de ce genre », ils comprennent immédiatement ce que je veux dire, mettent tout en œuvre et parviennent à le réaliser. Ça semble évident à dire, mais les gens qui comprennent à ce point votre sensibilité, ce n’est pas si courant. On rencontre plus souvent des gens qui ne comprennent jamais, même si on leur explique dix fois… D’ailleurs, Nakazawa et Kanno ont un autre point commun. Ils ont vraiment l’envie de transmettre à un public le plus large possible le résultat de leur travail et du mien. Je ne suis pas quelqu’un de très renommé, donc travailler avec deux personnes aussi populaires est très stimulant.

En effet, c’est le genre de situation qui donne lieu à une longue collaboration telle que la vôtre !

Tout à fait. Et je veux insister sur un point : notre compréhension mutuelle instantanée est très importante, mais ce n’est pas la raison principale qui nous fait travailler ensemble. La raison principale, c’est l’adéquation parfaite de Nakazawa et Kanno au contenu de l’œuvre que je veux réaliser. Et il ne s’agit pas que d’eux. Le plus important pour moi, dans un travail d’équipe, c’est de solliciter un collaborateur « parce qu’il n’y a que lui qui peut le faire. » Et cette fois-ci encore, Nakazawa et Kanno ont parfaitement réussi à produire le contenu que je désirais.

Quel genre d’œuvre va être Terror in Resonance ? Vous en avez encore peu parlé, mais, sans rien dévoiler d’essentiel pouvez-vous nous donner quelques indices ?

Que dire… Hé bien, dans un sens, on peut dire que c’est une œuvre qui décrit la nature de la jeunesse. Dans toute son imperfection, son inexpérience, son impétuosité, son incomplétude. Car c’est aussi là que réside son charme. Je m’efforce de décrire la difficulté, la fugacité, la beauté de cette période d’imperfection et d’inexpérience. Bien entendu, comme je le disais tout à l’heure, l’œuvre a aussi tout un côté divertissant qui s’apparente à celui des séries étrangères. Mais en même temps, j’ai construit cette série autour de cette idée de jeunesse et imprégné du sentiment particulier du réalisateur qui atteint la dizaine d’œuvres. Cet état d’esprit m’ouvre de nouveaux horizons. Je suis très excité de voir ce projet de longue date prendre enfin vie. Je serais très heureux que vous le regardiez.

Remerciements à Aurélie Lebrun. Interview publié dans Coyote Mag n°50 de l’été 2014.


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