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Interview : Dimitri Lam, auteur de JOSH

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Dimitri Lam a tout simplement publié le premier « manga gay » français. A l’opposé de 90% des auteures japonaises de boy’s love qui considèrent le genre comme un terrain propice à toutes les fantaisies, Dimitri a jeté les codes du BL aux orties pour livrer avec JOSH un récit réaliste sur la vie d’un jeune gay. Micro.

Faisons les présentations…

Je m’appelle Dimitri Lam, j’ai 32 ans et je suis illustrateur et auteur de bande-dessinée style manga. Il y a deux ans, j’ai commencé à travailler sur le projet JOSH, qui raconte le quotidien d’un jeune gay. Et depuis un an environ, j’ai également lancé DELIRIUM, une série comique aux antipodes de JOSH.

Dans JOSH, ton style graphique est déjà très affirmé. Es-tu autodidacte ou bien as-tu suivi une quelconque formation ?

Disons qu’il y a un peu des deux. Je dessine depuis mon plus jeune âge et au lycée, j’ai suivi des études de bijouterie où j’ai eu à réaliser du dessin d’art. C’est là que j’ai appris à gérer les volumes et les jeux de lumière ainsi que la façon de créer des planches de recherches, à peindre et à réaliser mes bijoux… En parallèle, j’ai toujours continué de dessiner par passion afin d’améliorer mon trait.

JOSH a bénéficié d’un coup de projecteur grâce au magazine Têtu et à la mise en place du blog « Dans ma bulle » sur leur site internet. Comment s’est passée votre collaboration ?

En 2009, j’ai contacté plusieurs journaux et magazines en leur proposant mes services en tant qu’illustrateur. C’est ainsi que Gilles Wullus, rédacteur en chef de Têtu, qui avait apprécié mes travaux, m’a proposé d’animer un de leur blog, en me donnant carte blanche. Bien entendu, j’ai sauté sur l’occasion. C’est ainsi que j’ai commencé à travailler sur JOSH et à présenter les premiers chapitres en ligne. Aujourd’hui encore, c’est toujours un réel plaisir de partager ma passion pour le dessin via cette passerelle. D’ailleurs, il est prévu de pré-publier la suite des aventures de JOSH prochainement.

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Si on retire la petite part de fantasy (les rêves du héros), JOSH me paraît ancré dans la réalité. Ta propre expérience a-t-elle été utile pour mettre en scène votre héros ?

Effectivement, il était important pour moi de puiser dans mon expérience personnelle pour donner vie au personnage et son univers. Ce projet me tenait à cœur. Je tenais à raconter une histoire réaliste, basée sur des personnages ayant une psychologie développée et rencontrant des situations crédibles.

Certains lecteurs de JOSH sont aussi des lecteurs de boy’s love ou yaoi. As-tu été surpris que ce public apprécie aussi ton travail alors qu’il en est très éloigné sur certains points (pas de clichés uke/seme, un personnage féminin important dans l’intrigue…) ?

En créant JOSH, mon objectif était de rendre les personnages les plus réalistes possible. Je les ai donc imaginés avec leurs forces et leurs faiblesses et ils sont ainsi devenus plus humains. Il n’est donc pas impossible que certains lecteur aient eu la sensation de se retrouver, au fil des pages, dans telle ou telle situation. Peut être que la sensibilité que j’ai tenté d’insuffler au récit y a contribué. En tout cas, je suis sincèrement touché par le soutien des fans.

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Non sans raison, beaucoup de gens font une distinction claire entre le manga et la bd « gay » et le boy’s love. Cependant, de plus en plus d’auteurs de boy’s love (au Japon comme en France) s’approprient des thématiques dites « gay » et jettent les clichés du genre à la poubelle. Penses-tu qu’à terme les deux genres et les deux publics pourraient fusionner ?

Fusionner, je ne sais pas… Je pense qu’au fil du temps, on trouvera des projets hybrides mêlant des éléments de boy’s love, de BD gay ou autres… Ce qui est intéressant dans le domaine artistique, c’est que l’on peut mélanger en toute liberté différents genres, suivant ses affinités et préférences, ce qui laisse un choix suffisamment large aux lecteurs pour trouver leurs séries « coup de cœur ».

En plus de JOSH, tu réalises donc DELIRIUM, une série ancrée dans le fantastique et l’humour. N’as-tu pas craint de déstabiliser une partie de ton lectorat lecteurs avec ces deux univers très différents ?

Hum…Je dirais non, sans hésiter… Quoique… (rires). En fait, DELIRIUM est un projet antérieur à JOSH. J’avais commencé à dessiner les aventures de Pearce (le héros de DELIRIUM – Ndr) quelques années avant. C’est un projet que j’ai mis en stand-by quand j’ai eu l’opportunité de démarrer mon blog sur Têtu. Je suis revenu sur DELIRIUM après avoir édité le premier tome de JOSH. Il était important pour moi de ne pas me cantonner à un genre et de montrer la diversité de mon univers. D’ailleurs, même si ces deux œuvres ont un style différent et relèvent de genres complètement opposés, on peut pénétrer facilement dans ces récits et y trouver des similitudes.

Comme tu-es un artiste « multi-genre », j’imagine que tes goûts le sont aussi. Quels artistes citerais-tu comme influence ou inspiration ?

Dans les artistes manga que j’adore, il y a tout d’abord Rumiko Takahashi, Yukito Kishiro, Junji Ito, Clamp, Osamu Tezuka, Hayao Miyazaki, Katsuhiro Otomo…

Du côté de la BD franco-belge et du comics, j’apprécie particulièrement le style de Franck Miller, Trantkat, Alessandro Barbucci et Barbara Canepa…

Par ailleurs, j’écoute énormément de musique pendant que je dessine, cela peut aller de la pop / rock / variété (Annie Lennox, Keane, Sophie Ellis Bextor, Anggun, Laurent Voulzy,Hikaru Utada…) à des bandes originales de films ou de séries (les compositions de Joe Hisaishi, Kenji Kawai, Yuki Kajiura, Howard Shore, Danny Elfman…). Enfin, j’affectionne particulièrement le cinéma fantastique et d’horreur. Je suis très attaché à des réalisateurs comme Tim Burton, Peter Jackson, Guillermo Del Toro ou encore John Carpenter.

Tout en gardant son statut associatif, Babylon Chronicle semble suivre la même voie de professionnalisation que bon nombre d’autres petites structures éditoriales. Autrement dit, il me semble qu’on quitte le cadre du fanzinat pour passer à la micro-édition. Mais as-tu tenté avant cela de faire éditer tes projets par des éditeurs de manga ?

Tout d’abord, Babylon Chronicles est une structure associative opérant dans l’univers du fanzinat. Afin de conserver cet esprit, il a été décidé en 2011 de créer une maison d’édition associative, Editions Babylon Com. Il y a quelques années, j’avais démarché un certain nombre de maisons d’édition avec le projet DELIRIUM, mais sans succès. A l’époque, la ligne éditoriale des différentes maisons était principalement centrée sur l’édition de séries japonaises à succès. Quand le projet JOSH est arrivé, Babylon Chronicles existait déjà, il nous est donc paru naturel de tenter l’aventure et de sauter le pas vers l’édition.

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Quels obstacles as-tu rencontré ?

Le principal obstacle est bien entendu financier. Une association a des capacités de financement limitées. Donc, il faut prendre le temps d’analyser chaque projet avant d’aller plus loin. De plus, l’édition d’un manga est un vrai challenge. Nous n’avions pas le droit à l’erreur, nous devions  donner le meilleur de nous même à tout niveau. Notre premier succès est d’avoir rendu possible ce qui n’était qu’un rêve en 2005. Aujourd’hui, nos associations regroupent huit dessinateurs, plusieurs projets d’éditions et bien sûr deux séries déjà en cours (JOSH et DELIRIUM).

Le premier volume de JOSH s’est bien vendu, surtout si on prend en compte le canal de diffusion, de petite envergure. En mai 2011, vous en étiez à 750 exemplaires. Est-ce que ce chiffre a évolué depuis ?

On en est aujourd’hui à environ 1800 exemplaires vendus en France, en Suisse, en Belgique et même au Canada, avec une dizaine de points de vente. Quand on pense que ce projet était à l’origine un grand rêve, on peut dire qu’il est devenu une belle réalité. Nous travaillons en direct avec les librairies, c’est un choix que nous avons fait pour avoir un maximum de retours de la part des professionnels qui nous font confiance. Du coup, on sait que le Tome 2 de JOSH est particulièrement attendu en librairie. Cependant, conquérir un nouveau point de vente est toujours difficile. En fait, notre démarche n’est pas courante. C’est donc intrigués que des libraires attendent de voir notre évolution avant de se décider.

site web de Dimitri Lam :  www.dimitrilam.fr

son blog sur le site du magazine Têtu : blogs.tetu.com/dans_ma_bulle

Propos recueillis par Karen Merveille en juin 2012.

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Labellisée fujoshi depuis 10 ans.

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1 Comment

1 Comments

  1. heine pierre

    11 mai 2014 at 10 h 04 min

    j’espère lire très prochainement JOSH(1) et puis le 2° volume quand il sortira; bravo à l’équipe qui met tout cela sur pied, (pierre)

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