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SHORT PEACE AUX UTOPIALES

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Les UTOPIALES, le FESTIVAL INTERNATIONAL de SCIENCE-FICTION de Nantes, a projeté vendredi dernier pour la première fois en France SHORT PEACE, le film omnibus produit par Katsuhiro Otomo. L’occasion pour Coyote Mag de faire enfin la critique complète de ces quatre incroyables courts-métrages.

http://shortpeace-movie.com

http://www.utopiales.org/

C’est dans une salle quasi-pleine que SHORT PEACE fut présenté pour la première fois au public français après les présentations en compétition en juin dernier au festival d’Annecy des segments POSSESSIONS et COMBUSTIBLE. La première impression à l’issue des 64 minutes du film est un choc visuel et technique. SHORT PEACE fonctionne avant tout comme un laboratoire de ce qu’est en train de devenir l’animation en volume au Japon, chaque film proposant une façon très différente d’aborder la 3D et l’intérêt des scénarios demeurant par ailleurs très variable.

Commençons donc par TSUKOMO (POSSESSIONS), le segment emblématique de SHORT PEACE, réalisé par Shuhei Morita, sans doute le protégé le Katsuhiro Otomo le plus doué avec à son actif les directions du génial KAKUREMBO, la mini-série FREEDOM et tout récemment, principal réalisateur de l’adaptation animée de TOKYO GHOUL. TSUKOMO suit l’argument assez classique du voyageur égaré dans la tempête et la forêt. Lorsqu’il se réfugie dans un petit temple, il ne se doute pas que le bric-à-brac entreposé sur place est en réalité « possédé », illustrant une vieille légende selon laquelle les objets peuvent se doter d’une âme. Retenu prisonnier par des étoffes et des ombrelles douées de vie et menaçantes, notre héros ne se démonte pas et entreprend de restaurer tous ces objets abîmés grâce son bagage (une ingénieuse boite à couture) et ses multiples talents…

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Si l’animation en 3D y est probablement la plus perceptible parmi les quatre films composant SHORT PEACE, le travail de texturing (un cel-shading travaillé avec beaucoup de nuances et de relief) est néanmoins ici particulièrement esthétique. L’intégration dans les décors est également très harmonieuse et les effets d’animation, souvent très dynamiques, témoignent d’une exploitation de l’animation 3D très en vogue, notamment dans le jeu vidéo : proposer un rendu 2D très appuyé tout en profitant des avantages de la 3D quand aux mouvements de caméra et à l’animation de certains éléments impossible à obtenir autrement. Il est également à noter que TSUKOMO est probablement le segment le mieux écrit et mis en scène à défaut d’être visuellement le plus expérimental, si ce n’est un travail sur la lumière qu’on rêve voir dans le cadre d’un long métrage.

Ce n’est en revanche pas le cas de COMBUSTIBLE, le segment réalisé par Katsuhiro Otomo en personne. Au moment de l’incroyable exposition consacrée à Hokusai à Paris, il est important de souligner que COMBUSTIBLE se présente souvent comme une série de vignettes, imitant parfaitement le style et les fausses perspectives des estampes nippones, en particulier celles qui représentent les vastes panoramas urbains de Edo, énorme métropole construite entièrement en bois à l’époque qui porte son nom. Imaginez donc une estampe riche de mille détails qui se met à bouger. Les perspectives écrasées, les axes en plongé et le plus souvent fixes ou rythmés par de lentes panoramiques se succèdent, parfois entrecoupés par des plans rapprochés des personnages lorsque les éléments  de l’intrigue de mettent en place. Une façon particulièrement originale d’illustrer un sujet non moins historique : les incendies qui ravageaient régulièrement la ville à travers l’histoire d’amour contrarié d’un jeune héritier qui rêve de s’affranchir de la pression familiale pour devenir pompier et de la fille de la famille voisine, secrètement éprise de son ami rebelle depuis leur enfance.

COMBUSTIBLE est une fable au concept narratif très brillant et très efficace. En l’espace de 13 minutes, le film rend hommage à l’art des estampes, proposent une description à la fois documentaire et graphique de Edo et de ses célèbres incendies à l’époque classique et imaginent comment deux jeunes personnes décident de se libérer de leurs conditions sociales à travers des décisions et des actes radicaux. Le film se paie même le luxe dans sa dernière partie de devenir un nouveau jalon dans l’histoire des scènes d’action et de destruction de masse qui ont rendu Katsuhiro Otomo célèbre. Au-delà d’un résultat visuel absolument inédit, COMBUSTIBLE est également un mélange de technique (dont des scène de foules animés en 2D très spectaculaires par leur complexité et le nombre de personnages à l’image) qui en fait sans doute le segment le plus précieux de SHORT PEACE.

Des quatre segments, GAMBO est probablement celui qui propose le moins de surprises sur la plan visuel. La 3D de cette fable fantastique médiévale est recouverte de textures toujours détaillées et riches en nuances pour tenter de trouver un rendu plus naturel à défaut d’être vraiment réaliste. Le rendu d’un film comme ASURA de Keiichi Sato n’est pas loin. Le character design du segment (signé par l’immense Yoshiyuki Sadamoto) étonne également à travers son mélange de styles semi réaliste (la petit héroïne Kao) et réaliste (le dieu Ours à qui Kao demande de l’aide et l’antagoniste de cette histoire, un démon aussi grotesque qu’imposant et effrayant). De même, l’utilisation de textures quasi photo réalistes et de cel-shading dans le même plan participe à la création d’un univers hautement graphique voire poétique comme la scène de la rencontre entre la petite fille et l’ours : un décor au rendu réaliste (une berge de rivière constellée de fleurs rouges) permet d’isoler les deux personnages dans le cadre à travers un saisissant effet de contraste entre les deux types de rendus.

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Si la réalisation de ce segment a été confié au spécialiste de la 3D Hiroaki Ando, son véritable créateur est bien Katsuhito Ishii, l’homme orchestre et de l’ombre derrière la frénésie, l’écriture, le son et le concept de REDLINE de Takeshi Koike. On retrouve d’ailleurs dans GAMBO un second degrés inattendu dans une histoire au ton résolument tragique qui voit s’affronter deux créatures aussi différentes (un ours et une sorte de démon obèse de quatre mètres de haut). A ce titre, le travail d’animation sur les interactions entre les deux « titans » est ici particulièrement sophistiqué.

Le plat de résistance de SHORT PEACE, le très ambitieux FAREWELL TO WEAPONS, est une adaptation assez fidèle d’une histoire courte de Katsuhiro Otomo parue en 1981 dans Young Magazine et reprise dans le volume ANTHOLOGY traduit en France chez Kana. Un commando de militaires particulièrement équipé (power suits, drones aériens de reconnaissance et de combat, armes lourdes…) affronte un robot/tank de surveillance dans un décor urbain post-apocalyptique. Le scénario ici est réduit à sa plus simple expression : une mise en place qui présente les militaires se préparant à une reconnaissance et une longue séquence de combat très complexe, multipliant les points de vues et l’arsenal progressivement mis en oeuvre. Les soldats tentent plusieurs diversions et joue au chat et à la souris pour tenter d’abattre le char bardé de système de défense et à la puissance de feu dévastatrice.

En terme de rendu général, de mise en scène et d’effet spéciaux, ce segment multiplie les morceaux de bravoure. Conçue comme une très longue scène d’action, A FAREWELL TO WEAPONS reprend la grammaire propre au cinéma de guerre contemporain : effets de caméra porté, restitution réaliste des impacts des différentes armes ou de leurs systèmes de propulsions, description détaillée des moyens hi-tech de communications… Le mélange de techniques d’animation est ici très complet avec des décors en 2D ou 3D en fonction des plans avec une continuité bluffante. Au-delà du casse-tête que représente presque chaque plan du film, on assiste ici à une orgie rarement vue de mecha designs signés Hajime Katoki (également réalisateur et scénariste), probablement l’artiste le plus doué dans ce domaine au sein du studio Sunrise comme en témoigne sa très longue collaboration sur une bonne dizaine de production GUNDAM. A ce titre, l’arsenal déployé par les personnages et ici infiniment plus riche que dans le manga original d’Otomo avec des idées proprement incroyable comme ces mini planeurs de reconnaissance dont le fuselage devient un missile tactique une fois débarrassé de ses ailes… Ce segment est à bien des égards une véritable vitrine technologique de ce que doit devenir l’animation 3D au Japon dans un futur proche.

Nous ne pouvions pas terminer ce tour d’horizon de SHORT PEACE sans évoquer la séquence générique animé par Koji Morimoto. Sans être le travail le plus « fainéant » du film (le design du personnage de ce clip n’est pas le plus intéressant dans l’oeuvre de Morimoto), il est toutefois empreint d’une folie graphiquee qui annonce visuellement quelque peu le jeu SHORT PEACE : RANKO TSUKIGIME’S LONGEST DAY sorti au printemps dernier :

Allez ! vous en reprendrez bien un petit peu :

 

 

 

 

 

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